mercredi 25 juin 2014

DIALOGUE AVEC L'ABSENCE

Texte écrit et lu par Christel LACROIX auteur

en écoute ici : https://www.youtube.com/watch?v=g3LI6F-OwXs&feature=youtu.be



Dialogue avec l'Absence©


Dialoguer avec l'absence

C'est comme un pléonasme, un contresens

C'est comme marcher dans le vide

Ou inspirer du monoxyde

Et pourtant seul avec son chagrin

On se promène souvent sur ce chemin,

Espérant et respirant le lendemain.



Dialoguer avec l'absence

C'est comme un pléonasme, un contresens

C'est comme caresser le rien

Ou rire de son chagrin

C'est comme écouter le silence

Ou sortir de la danse

Et pourtant on se surprend à ressentir

Et aimer le néant que l'univers a à nous offrir.



L'absence on ne sait pas ce qu'elle est devenue

Elle nous tient, elle nous emprisonne, terrible ingénue

L'absence on la hait, on ne peut pas l'aimer

Parfois on se surprend pourtant à devenir son amie

Parce qu'on n'a pas le choix, parce que c'est la vie.



Dialoguer avec l'absence

C'est comme un pléonasme, un contresens

Ça fait mal, ça meurtrit mais on combat,

D'ailleurs on ne sait pas trop pourquoi.

Et puis on se souvient, oh oui le souvenir revient

Il est insidueux et tellement mesquin

C'est le copain de l'absence, on le sait,

Alors on parle avec lui et il se tait.
 
 

lundi 23 juin 2014

PAPILLON, PAPILLON, PARDONNE-NOUS

Papillon, papillon, quel joli mot !
Quand on le prononce on s'envole tout là-haut
On pense alors aux vives couleurs de ses ailes
Mon dieu qu'il est beau et libre mademoi...selle !

Papillon, papillon, envole-toi !
On s'extasie lorsque ses grandes ailes se déploient
On se plaît à le faire voler dans notre imagination
Mon dieu qu'il réveille si bien toutes nos émotions !

Papillon, papillon, prince du ciel !
Ses mille couleurs on les conjugue au pluriel
On apothéose sur ce bleu aux tons chatoyant
Mon dieu qu'il ravit avec délice nos sentiments !

Papillon, papillon, nuage vaporeux !
On aimerait le caresser mais il se dérobe
Il ne fait que flirter avec la douce réalité
Mon dieu qu'il embellit nos soirées d'été !

Papillon, papillon, pardonne-nous !
Demain ou peut-être ce soir tu vas mourir
Tu aimerais tellement que ce jour s'étire
Tu volettes à tue-tête tu as peur de souffrir

PAPILLON, PAPILLON, PARDONNE-NOUS 


Papillon, papillon, pardonne-nous !
Nous aimons tant la planète qui t'a accueilli
Et pourtant elle s'étiole doucement petit à petit
Nous n'avons pas su la protéger des infamies

Papillon, papillon, pardonne-nous !
Hier tu n'étais que cocon pour nous offrir la soie
Aujourd'hui seules tes couleurs nous mettent en joie
Nous oublions que tu es le plus éphémère des rois

Papillon, papillon, pardonne-nous !
Tu es beau et ce n'est vraiment pas le plus important
Resté vile chenille nous ne te regarderions pas autant
Les apparences cachent la triste misère bien souvent

Papillon, papillon, sais-tu pourquoi je t'aime ?
Au soleil de ton firmament tu butines à la folie
Tu donne tes couleurs tu sèmes la douceur à l'infini
Tu côtoies la libre insouciance et tu dévores la vie

En te voyant nager dans les airs on pense alors à l'espoir
Toutes tes couleurs viennent consoler nos tristes soirs
La nuit venue tu n'es plus là mais à l'orée de nos rêves
Tu déposes encor' de la poudre d'amour sur nos paupières


mardi 10 juin 2014

IVRE

Texte de Serge Reggiani
lu par Christel Lacroix auteur

en écoute ici:
https://www.youtube.com/watch?v=6hze5r4zhcI



Ivre
 Du mal de vivre
 En équilibre
 Entre deux rives,
 Deux tentations
 L´une
 Où je m´allume
 Et me consume
 L´autre où j´assume
 La dérision...
 Ivre
 De fleurs, de livres,
 De pleurs, de givre,
 De pures plaintes,
 D´absurde absinthe,
 De vin de messe
 De vin païen.
 Tomber par terre et comme un oiseau ivre,
 Voler, revivre émerveillé,
 Dans l´air plus libre,
 Dans l´innocence réveillée,
 La joie furtive
 D´avoir volé au temps, dictateur infini,
 Un peu d´oubli...
 Ivre
 De ces dérives
 Qui me délivrent,
 Qui me dérident
 Et me défont
 Ivre
 Jusqu´au vertige,
 L´avant suicide
 Le plus splendide,
 Le plus profond.
 Ivre,
 Le cœur liquide
 La tête vide
 Mais pour mieux faire
 Bondir la terre
 Après l´ivresse
 Comme un ballon
 Être cassé, KO et me survivre
 Me décupler dans ce décor
 Sans récidive,
 Prison provisoire de mon corps
 Et que s´écrive
 En lettres saoules, en pleurs d´alcool que j´ai toujours
 Un manqu´d´amour
 Ivre
 Quoi qu´il arrive,
 J´ai soif de vivre,
 Entre deux rives,
 Deux dérisions...

SI...

Texte écrit et lu
par Christel Lacroix auteur

en écoute ici:
https://www.youtube.com/watch?v=DGzVk3It_i8



Si j'avais dans mes mains le pinceau et la palette du ciel

Si j'écrivais à l'encre magique les contes les plus heureux

J'inventerais l'utopie l'inouï et des voyages à tire d'ailes

Je mettrais tous les matins des couleurs dans les cieux





Si je pouvais semer et voir s'épanouir toutes les fleurs

Si j'avais les bottes de sept lieux et le pouvoir de voler

Je planterais mille roses dans tous les déserts de rancœur

J'irais rejoindre chaque jour l'enfant du monde abandonné





Si j'avais la force et le sang qui habitent les plus rebelles

Si j'étais parmi les maîtres ou juste amie du tout-puissant

Je repeindrais les champs de bataille en douces aquarelles

Je signerais mille et un traités de paix à chaque printemps









Si je savais lire dans les grimoires et mélanger les potions

Si je possédais toutes les clés du bonheur ou du paradis

Je soignerais les pires maux et leurs folles abominations

J'irais parler aux fées et je jouerai chaque jour à la magie





Si j'avais la gomme et puis aussi la force telle de l'oublie

Si je gardais le fol espoir et son amie la grande confiance

Je ferais disparaître tous ces mots abrupts que tu m'as dit

Je les jetterais aux feux du pardon sans nulle autre offense





Si j'étais l'amie de Pierre ou de Paul ou des autres apôtres

Si je savais parler à dieu avant de réciter ses longues prières

Je ferais de l'amour et de l'amitié les deux plus beaux astres

Je résoudrais toutes les énigmes du cœur et ses autres mystères





Mais je n'ai qu'un ciel incertain rempli de nuages floconneux

Mais je n'ai qu'un cœur bancal sur ce chemin broussailleux

Mais je n'ai que mes mains à te tendre tes jours les plus vils

Mais je n'ai qu'une barque d'humanité fuyant vers son exil





Et pourtant ….

On peut écrire et espérer tant de choses après un SI





mercredi 4 juin 2014

L'HIRONDELLE ET LE LOUP


L'HIRONDELLE ET LE LOUP ©

Elle s'envolait libre et légère à tire d'aile
L'hirondelle voyageait et revenait toujours
Il errait à pas feutré dans les sombres forêts
Le loup guettait et surveillait de près sa proie

Elle parcourait le ciel de sa silhouette si frêle
L'hirondelle avait tant à donner de son amour
Il se tapissait lové derrière les arbres trépassés
Le loup ne trouvait que tristesse dans ses émois

Elle cultivait cette humble qualité que d'être fidèle
L'hirondelle aimait son prochain jour après jour
Il préférait rester seul en face de sa vie sans attrait
Le loup se sentait médiocre et hurlait aux abois


Elle portait la chance et le savait au fond d'elle
L'hirondelle par un jour de mai lui a tendu son aile
Il a ravalé sa haine sauvage et s'est alors relevé
Le loup vit depuis des jours heureux dans les bois